Marion, future maman à Barcelone, nous raconte sa grossesse dans sa ville d’adoption.
Entre doutes, impatience et petits bonheurs du quotidien, elle répond à toutes nos questions sur cette nouvelle aventure. Elle partage avec sincérité son expérience de future maman loin de son pays d’origine, mais pleinement ancrée dans la vie barcelonaise.
Retrouvez notre dossier spécial grossesse et naissance à Barcelone.
Retrouvez Marion sur Instagram, où elle dévoile ses bons plans food, escapades et découvertes locales… et bientôt ses idées d’activités à faire en famille avec bébé !
Interview d’une future maman à Barcelone
Peux-tu te présenter (prénom, âge, profession, nationalité) ?
Je m’appelle Marine, j’ai 30 ans, je suis originaire d’un petit village près de Nice. J’ai fait des études de traduction pendant 5 ans à Paris et, entre mes stages et échanges universitaires, j’ai également vécu à Salamanque, Madrid, Swansea et Édimbourg. Je suis actuellement traductrice et copywriter.
Depuis combien de temps vis-tu à Barcelone ?
Je vis à Barcelone depuis l’été 2017. J’ai dans un premier temps emménagé à L’Hospitalet et je suis installée à Sants-Les Corts depuis un peu plus d’un an.
Est-ce que Barcelone était déjà un choix de vie familiale ou c’est arrivé naturellement ?
C’est arrivé assez naturellement. Une fois nos études terminées, mon compagnon et moi avons postulé à des emplois un peu partout dans le monde. Il est espagnol et originaire de León. Quand j’ai trouvé un emploi intéressant à Barcelone, nous nous sommes dit qu’il y trouverait également facilement du travail et la ville se trouve en plus pile à mi-chemin entre nos deux familles.
La découverte de la grossesse à Barcelone
Comment as-tu appris que tu étais enceinte ? Peux-tu nous raconter ce moment ?
Cela faisait déjà un certain temps que nous cherchions une grossesse et que je faisais des tests régulièrement. Je l’ai donc appris très tôt (à 3 semaines et 4 jours, à savoir qu’ici la grossesse est calculée différemment par rapport à la France. C’est la date du premier jour des dernières règles qui marque le début de la grossesse et non l’aménorrhée).
Quelles ont été tes premières émotions, tes premières pensées concernant une grossesse à l’étranger ?
Nous étions très heureux, mais aussi très stressés. Sans famille sur place, nous avons dû nous mettre à la recherche d’une crèche pour l’année prochaine dès la fin du premier trimestre de grossesse. Cela semble très tôt mais les inscriptions dans les crèches privées ouvrent en février et les places se remplissent très vite (nous ne pouvions pas opter pour le public car il faut que l’enfant ait minimum 16 semaines en septembre).
Quelles ont été tes premières démarches suite à la découverte de ta grossesse ?
J’avais déjà un rendez-vous prévu avec ma gynécologue la semaine suivante pour des résultats d’analyses, c’était un peu un hasard, mais c’est bien tombé car elle a pu immédiatement commencer le suivi de la grossesse.
Le suivi de grossesse à Barcelone
Comment se passe ton parcours médical ici ? (consultations, échographies, sage-femme, etc.)
Cela se passe très bien jusque-là, j’ai vu ma gynécologue tous les mois depuis 5 semaines de grossesse, elle me fait une échographie à chaque rendez-vous en plus des rendez-vous trimestriels pour chaque échographie.
Est-ce que tu as choisi le public ou le privé ? Pourquoi ?
J’ai choisi le privé. J’avais eu une mauvaise expérience avec le service gynécologique du public avant ma grossesse, après une fausse couche, aucune exploration, aucun suivi, refus du gynécologue de faire la moindre analyse tant que je ne faisais pas trois fausses couches… Je me suis donc tournée vers ma gynécologue du privé qui m’a immédiatement fait des analyses car mes règles n’étaient plus régulières. C’est également dans le privé qu’on m’a diagnostiqué de l’endométriose. Dans le privé, l’avantage c’est que l’on peut choisir son gynécologue et demander autant de rendez-vous qu’on le souhaite, on m’a notamment fait une première échographie à 6 semaines pour vérifier que tout allait bien à laquelle je n’aurais pas eu droit dans le public. Les horaires sont également plus flexibles, ce qui est appréciable quand on travaille. La seule chose que je préfère dans le public, c’est le suivi avec la sage-femme, qui m’a fourni beaucoup plus d’informations et qui a pu me faire les vaccins gratuitement (payants dans le privé).
Te sens-tu bien accompagnée par les professionnels ?
Très bien dans le privé, ma gynécologue est à l’écoute et prend le temps de répondre à mes questions et doutes pendant les consultations. J’ai pu avoir des rendez-vous rapidement quand cela a été nécessaire.
Retrouvez notre annuaire des professionnels français et francophones de Barcelone.
Est-ce facile de comprendre et suivre le système de santé espagnol ?
Pour moi, pas forcément. Surtout pendant le premier trimestre où j’avais énormément de doutes et je ne savais pas vers qui me tourner. Au CAP le médecin généraliste ne savait pas me donner d’informations. En cas d’urgence je me suis présentée à la réception du CAP et l’infirmière ne m’a été d’aucune aide, la sage-femme que j’ai vue quelques semaines plus tard m’a expliqué qu’il fallait aller directement demander un rendez-vous d’urgence à la réception de l’ASSIR. La sage-femme (à part prendre la tension) vous renverra toujours vers les urgences de l’hôpital. Même dans le privé, je n’ai pas de contact directement avec le cabinet gynécologique, mais uniquement avec les réceptionnistes de la mutuelle. Donc en cas de doute et de besoin de réponse urgent, la seule solution reste d’aller aux urgences de l’hôpital.
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Le vécu au quotidien d'une grossesse à Barcelone
Comment vis-tu ta grossesse physiquement et émotionnellement ?
Même si ma grossesse se passe bien sur un plan médical, je dois avouer que c’est assez compliqué pour moi. J’ai souffert de fortes nausées dès le début de ma grossesse qui ne sont jamais passées, je dois donc prendre des médicaments anti-nausées qui ne sont pas remboursés. Je suis également en anémie, manque de vitamine D et hypothyroïdie, donc très fatiguée. Heureusement mon mari m’aide beaucoup et s’occupe de presque toutes les tâches ménagères, mais c’est vrai que l’on se sent tous les deux loin de nos familles dans ces moments-là.
Y a-t-il des endroits ou activités à Barcelone que tu apprécies particulièrement en ce moment (balades, cafés, yoga prénatal, etc.) ?
Oui, il y a un cours de yoga prénatal à Sants où j’allais au début de ma grossesse au centre Reactiva. Je suis aussi inscrite au programme Mamiatles de la salle de sport municipale de l’Espanya Industrial. Il y a un programme très complet pour les femmes enceintes, malheureusement les horaires ne sont pas très compatibles quand on travaille encore, mais j’en profite beaucoup plus depuis que je suis en arrêt. Je me suis également inscrite au Club de Madres, pour 40 euros par mois on a accès en illimité à des cours de yoga, ateliers, discussions, etc. Et pour 10 euros de plus on peut ensuite y aller avec son bébé ou 20 euros de plus en famille complète. Il y a des horaires de jeu libre et un espace pour se faire du thé/café. La plage est également top pour une balade et pouvoir se rafraîchir en fin de journée.
Préparatifs pour bébé
Est-ce que tu as déjà commencé les achats pour l’arrivée de bébé ? Des conseils, astuces ?
Oui, nous avons tout commencé assez tôt. Pour les vêtements, jouets, et même pour certains articles de la maison, il y a beaucoup de groupes Facebook de dons. Vu que l’on n’a pas de famille sur place ni d’amis qui ont déjà eu des bébés, nous n’avons donc pas pu récupérer des affaires de cette façon, mais j’ai réussi à dénicher énormément de choses sur Facebook. En s’y prenant assez tôt, c’est assez pratique pour éviter la fatigue du dernier trimestre. Nous avons fait notre liste de naissance pour nos proches sur HelloBB, qui permet de mettre des liens librement et les envois sont assez faciles depuis la France.
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Comment t’informes-tu sur la maternité et particulièrement à Barcelone (blogs, lectures, comptes Instagram, cours…) ?
J’ai suivi le cours de préparation à l’accouchement du CAP (mais horaires en pleine journée et explications et supports en catalan), nous avons donc également suivi celui du privé pour que mon conjoint puisse venir avec moi car il était en soirée. Je suis beaucoup de comptes sur Instagram également.
As-tu trouvé des ressources locales en français ou en espagnol pour t’accompagner ?
En français il y a le club poussette, où j’ai pu faire la rencontre d’autres mamans et futures mamans. Nous nous échangeons nos conseils, expériences et apportons du soutien.
Avoir une bébé à Barcelone
Est-ce que le fait d’être loin de ta famille te pèse parfois pendant cette période ?
Oui, j’ai pu les voir pendant le premier et le deuxième trimestre, mais je suis actuellement en fin de grossesse et je ne peux plus vraiment me déplacer, alors on se sent loin de nos proches. Pour certains événements comme la baby shower, j’ai eu un petit coup de blues en pouvant uniquement la célébrer avec mes amies et non avec ma famille.
Es-tu entourée d’autres futures mamans ou jeunes parents ici ?
En partie dans le cadre des activités que je pratique ou du Club poussette, mais j’ai trouvé que pour l’instant il était difficile de tisser des liens forts avec ces personnes.
Te sens-tu soutenue émotionnellement et socialement à Barcelone ?
En étant loin de ma famille, je me sens un peu isolée pour cette grossesse. Nos amis n’ont pas encore forcément d’enfants et un certain décalage se crée parfois. Heureusement, je me suis sentie très soutenue par ma manager et mes collègues au travail, ainsi que par mon mari au quotidien.
Pour conclure
Qu’est-ce que tu attends le plus dans les prochaines semaines ?
L’arrivée de bébé, bien sûr. La période devient compliquée avec les fortes chaleurs alors je sors peu de chez moi, mais c’est la dernière ligne droite et nous avons tous les deux très hâte.
A-tu la possibilité de faire un plan de naissance avec l’hôpital ou tu vas accoucher ?
Oui, j’ai pu choisir une césarienne, ce qui n’était pas vraiment le cas dans le public. J’ai reçu plusieurs documents à remplir pour pouvoir marquer mes préférences pour l’accouchement au niveau du cordon ombilical, du peau à peau, de l’allaitement, etc.
Est-ce que tu ressens une certaine pression en ce qui concerne l’allaitement ?
Oui, même si c’était déjà mon désir d’essayer, j’ai l’impression qu’ici c’est pratiquement une obligation. Dans les cours de préparation à l’accouchement ou d’information sur l’allaitement du CAP, j’ai comme l’impression qu’il n’y a pas d’autres options. Et quand je pose des questions sur le tire-lait car j’aimerais pouvoir réaliser un allaitement mixte, on me répond toujours d’attendre quelques mois, alors que j’aimerais que mon mari ou ma mère qui va me rendre visite quelques semaines puissent m’aider dès le début. Du coup, j’ai comme l’impression que je vais devoir me débrouiller de mon côté et de ne pas être accompagnée en dehors de l’allaitement maternel exclusif.
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Si tu pouvais donner un conseil à une future maman qui s’apprête à vivre sa première grossesse à Barcelone, quel serait-il ?
De profiter à fond de toutes les activités et de tous les ateliers qui sont proposés pour les femmes enceintes. De se fier à son instinct pour le choix du privé ou du public en dépit des nombreux avis que l’on reçoit. Et de profiter de chaque instant de sa grossesse, près ou loin de sa famille.
