Les crèches privées de Catalogne (les llars d’infants ou escoles bressol) alertent sur une situation économique critique. Elles dénoncent un manque de financement public et les effets négatifs de la gratuité du niveau I2 (enfants de 2 ans) dans les crèches publiques.
Selon l’Association catalane des crèches privées (ACLI), (la subvention actuelle 72,72 € par mois et par enfant) est très insuffisante et bien inférieure à celle d’autres régions d’Espagne. Résultat : de nombreuses familles renoncent à une place privée, et près de 30 % des places sont restées vacantes cette année.
Une baisse des inscriptions et des ajustements douloureux
D’après une enquête menée auprès de plus de 120 établissements, 90 % des crèches privées reconnaissent que la gratuité de l’I2 dans le public a entraîné une baisse directe des inscriptions.
Pour survivre, 62 % des centres ont dû réduire leurs coûts : moins d’heures, salaires abaissés ou postes supprimés.
Et pourtant, paradoxalement, de nombreuses familles restent sans place en crèche publique :
44 % des demandes non satisfaites à Barcelone,
38 % à Terrassa,
37 % à Sant Cugat,
36 % à Girona,
et 31 % à Sabadell.
Autrement dit, la gratuité dans le public n’a pas résolu la pénurie globale de places pour les 0-3 ans.
Plus de 200 crèches privées fermées depuis 2000
Depuis le début des années 2000, 206 crèches privées ont fermé en Catalogne, passant de 606 à 400 établissements. Cela représente 12 500 places en moins et plus de 1 600 emplois supprimés.
En 2024, le rythme moyen de fermeture était déjà d’environ deux crèches par mois, et la tendance continue en 2025.
Aujourd’hui, 65 % des établissements jugent leur situation pire qu’il y a un an, et près de 80 % craignent pour leur survie à court terme.
Les crèches réclament plus d’aides et la liberté de choix pour les familles
L’Association catalane des crèches privées demande à la Generalitat de renforcer le financement et de verser des aides directement aux familles, afin qu’elles puissent choisir librement le modèle éducatif qui leur correspond public ou privé sans que le coût soit un frein.
Sa présidente, Conxita Pericó, estime que “le système actuel pousse de force de nombreuses familles vers un seul modèle éducatif, réduisant ainsi la diversité pédagogique du pays”.
L’association appelle aussi à optimiser les ressources disponibles et à garantir une place pour chaque enfant de 0 à 3 ans, quelle que soit la structure choisie.
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Une manifestation prévue le 23 octobre à Barcelone
Face à cette situation, les crèches privées ont annoncé une manifestation le 23 octobre devant le Département d’Éducation de la Generalitat, pour demander un traitement plus juste et équitable dans le système éducatif catalan.
