Sarah est une jeune maman installée à Barcelone depuis maintenant quatre ans. Elle a accepté de répondre à nos questions sur son organisation entre le travail, sa vie de maman, son couple et les moments qu’elle s’accorde pour elle-même.
Ce n’est pas toujours évident de trouver un équilibre, surtout quand on est passionnée par son métier et éloignée de sa famille.
Elle nous partage ses conseils pratiques, ainsi que sa vision de la vie à Barcelone, et nous dévoile comment elle parvient à jongler entre toutes ses responsabilités !
Peux-tu nous parler de ton parcours ici à Barcelone ?
Je suis arrivée à Barcelone car mon copain Loïc vivait déjà ici.
J’ai, pendant un an, fait des allers-retours entre Paris et Barcelone.
Puis j’ai commencé à vraiment prendre goût à la vie ici. J’étais déprimée quand, le lundi matin, je décollais avec le lever de soleil au-dessus de la mer de Barcelone, pour atterrir sous la grisaille parisienne avec le RER B à prendre.
Ça m’a paru comme une évidence qu’il fallait que je tente la vie ici, et ça va faire plus de quatre ans maintenant.
Pendant trois ans, nous vivions entre Paris et Barcelone car, étant à notre compte dans la communication, nos clients sont localisés en France. On allait donc à Paris pour le business et on rentrait pour profiter du rythme de vie espagnol.
Aujourd’hui, nous avons un petit baby boy qui a un peu plus d’un an, né à Barcelone. Nous sommes donc en train de faire le nécessaire pour être officiellement résidents espagnols.
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Comment arrives-tu à jongler entre ton travail et ton bébé au quotidien ?
Mon fils est maintenant à la crèche, donc la semaine, c’est assez facile de gérer.
Nous avons le plaisir d’avoir un bébé qui se lève tôt (6h30-7h), ce qui nous permet de passer la matinée avec lui jusqu’à 9h-9h30, avant de le déposer à la crèche.
J’en profite pour travailler et enchaîner tous mes rendez-vous jusqu’à 17h-17h30, l’heure à laquelle nous allons le récupérer.
Il est rare que j’aie fini de travailler, mais je me suis organisée pour faire une pause de 17h à 19h30-20h, avant de reprendre le travail le soir une fois qu’il dort.
J’ai plusieurs fois travaillé jusqu’à 3-4h du matin pour être certaine d’avoir mon temps libre avec mon fils le weekend.
Le week-end, quand on est à son compte, c’est difficile de vraiment couper. Avec mon copain, on s’organise donc en fonction de nos urgences et impératifs.
Cependant, nous avons pris l’habitude de nous accorder systématiquement un brunch le samedi ou le dimanche, ainsi qu’au minimum une demi-journée complète tous les trois.
C’était vraiment important pour moi que notre fils ait un moment de qualité avec ses deux parents ensemble pendant le week-end, sans que nous ayons la tête au travail.
(C’est l’un des inconvénients d’être à son compte.)
As-tu des astuces pour t’organiser et maintenir un équilibre entre tes horaires de travail et les besoins de ton bébé ?
Oui, pour moi, c’est un vrai planning à s’imposer pour ne pas perdre des moments de qualité avec son bébé.
Le piège, c’est de vouloir faire les deux en même temps, par exemple donner à manger à mon fils tout en répondant à une sollicitation d’un client par message.
Je me suis interdit le téléphone dans tous ces moments-là.
Quand je donne à manger à mon fils, je laisse mon téléphone loin de moi afin d’éviter toute distraction et de profiter pleinement de ce moment avec lui.
C’est pareil quand il sort de la crèche : j’ai prévenu mes clients qu’entre 17h30 et 19h30, j’étais injoignable sauf en cas d’urgence.
Tout est une question d’organisation, selon moi.
Pourtant, je suis une vraie accro au travail, j’adore ça, mais il est hors de question que cela se fasse au détriment de mon fils ou des moments passés avec lui.
Il grandit déjà si vite que chaque moment est précieux, et il faut savoir en profiter.
Le fait de vivre loin de ta famille a-t-il un impact sur ton quotidien, notamment en ce qui concerne le télétravail et la garde de ton bébé ?
Dans mon quotidien, personnellement non, car même avant mon fils, je travaillais tellement que 80-90 % de mon temps libre était déjà consacré au travail.
Vivre à distance m’a permis de vivre des moments plus qualitatifs avec mes proches lorsqu’ils venaient me voir à Barcelone. Je m’organisais alors des moments « off » pour aller visiter avec eux ou partager un repas.
Finalement, je trouve ce rythme super, même aujourd’hui avec mon fils. Quand nos parents viennent voir leur petit-fils, c’est pour un long week-end au minimum, ce qui nous permet de prendre le temps de faire des activités ensemble, etc.
Le point négatif, c’est qu’effectivement, nous n’avons pas d’aide sur place. Si nous voulons sortir le soir, nous n’avons pas la famille pour garder notre fils.
Cependant, les animatrices de notre crèche proposent, pour la plupart, des services de babysitting en supplément. C’est top, car cela garantit le sérieux de la personne, et en plus, notre fils les connaît déjà, ce qui est rassurant pour nous, les parents.
Rencontres-tu des difficultés liées aux horaires de la crèche, notamment le fait que la crèche ferme tôt ? Les vacances, jours fériés...Comment arrives-tu à t’adapter ?
Je me suis faite avoir plusieurs fois avec des jours fériés différents de ceux en France que je n’avais pas notés, et donc pas anticipés pour des rendez-vous de travail.
Mais sinon, notre crèche propose un service d’accueil anticipé, vers 7h30-8h il me semble, ainsi qu’un accueil prolongé le soir, jusqu’à 18h30.
Sur ce point, c’est assez flexible, ce qui est vraiment pratique.
Pendant les vacances, ils ont aussi un système d’accueil, à payer en supplément, mais cela permet aux enfants de continuer à s’amuser dans un cadre qu’ils connaissent. Et pour nous, les parents, cela offre la possibilité de travailler sereinement.
As-tu rencontré des difficultés lors de l'inscription à la crèche ? Si oui, peux-tu nous en parler ?
Non, hyper facile, on s’y est pris en avance.
J’ai réservé en mars/avril la place de mon fils, alors que ma date d’accouchement était prévue en août. Pour réserver sa place, nous avons payé 100 € par mois jusqu’à ce qu’il intègre officiellement la crèche.
Ça a un coût, mais au moins, je n’avais plus cette inquiétude en tête.
Ndrl : Le bébé de Sarah est en crèche privée à Barcelone. Les procédures d’inscription sont différentes dans le système public. N’hésitez pas à consulter notre guide pratique pour connaître les démarches.
As-tu recours à une babysitter ou à une aide extérieure ? Comment as-tu trouvé la bonne personne ?
De temps en temps, nous faisons appel aux animatrices de la crèche de mon fils, si nous devons travailler le week-end ou sortir un soir.
Je conseillerais à tous les parents de se renseigner directement auprès de leur crèche, car en discutant autour de moi, j’ai l’impression que beaucoup proposent des services de babysitting.
Je trouve ça sécurisant de savoir que la personne est diplômée et que nous la voyons tous les jours à la crèche.
En dehors du travail et des responsabilités familiales, comment arrives-tu à préserver du temps pour toi-même ou pour ton couple ?
Ah, là par contre, c’est plus compliqué, haha.
Je me suis clairement fait passer après tout le reste. Dernièrement, j’ai réussi à me bloquer deux heures dans la semaine pour reprendre mes cours de danse classique.
Mais sinon, c’est vrai que j’ai la fâcheuse tendance à me faire passer en dernier. L’important, c’est d’en avoir conscience et d’essayer de rectifier le tir.
Pour mon couple, encore une fois, pour moi, la clé, c’est l’organisation. Ainsi, deux fois par semaine, à des jours fixes, on se fait des dîners sans téléphone, sans parler de travail, etc.
Je pense aussi qu’il y a des périodes pour tout. Parfois, j’arriverai à avoir plus de temps pour moi, d’autres fois, je n’aurai ni temps pour moi ni pour mon couple.
Mais il faut accepter de traverser ces périodes sans s’autoflageller. À mon avis, c’est le cas pour beaucoup de couples. Chacun doit trouver son équilibre en fonction des périodes traversées.
Te sens-tu soutenue dans ton rôle de parent à Barcelone ? Qu'est-ce qui te manque le plus, selon toi, dans la vie de famille ici ?
Alors, je ne sais pas trop quoi répondre à cette question que je ne m’étais jamais posée.
Soutenue, oui, par mon copain, qui est un merveilleux papa et prend son rôle très à cœur.
Mais sinon, c’est tout.
Ce qui manque, ce sont des activités pour les enfants. Attention, je ne parle pas des parcs de quartiers, mais d’aires de jeux où les parents peuvent manger, prendre un café, pendant que les enfants jouent dans un espace sécurisé.
En France, il y a par exemple Palo Mano, Gulli Park, etc. À Dubaï ou à Londres, ils en ont des dizaines aussi, et c’est génial pour les enfants ET les parents.
Lire aussi : Le guide des activités à Barcelone pour les 0 à 3 ans.
Est-ce que tu penses que cela serait plus simple/facile d'être parent en France ?
Non, on revient de trois semaines à Paris (Paris centre en plus) et honnêtement, avec un bébé, ce n’était pas agréable. Très peu de parcs, les gens sont tous hyper pressés, et c’était compliqué de laisser notre fils marcher seul dans la rue, par exemple. Alors qu’à Barcelone, on peut le faire sans aucun souci.
J’ai aussi cru comprendre qu’il y avait une vraie problématique en France autour des places en crèche.
Donc non, aucun regret !
Quels conseils donnerais-tu à d’autres parents qui se retrouvent dans une situation similaire à Barcelone ?
La vie à Barcelone est merveilleuse, et encore plus avec un enfant.
Plage, gens souriants et pas stressés, rythme de vie plus relax, il faut vivre à l’espagnol et profiter !
La communauté française est aussi très présente, et on peut facilement trouver des réponses à ses questions.
J’ai aussi lancé un podcast qui s’appelle « Café con Leche – Expatriation en Espagne », dans lequel j’aborde, avec des invités, divers sujets autour de l’emploi, de la vie en Espagne, de comment se faire des amis… Il est disponible sur toutes les plateformes.
Et après, n’hésitez pas à poser des questions à vos voisins, à la crèche, à la pharmacie, au pédiatre… Généralement, tout le monde est hyper content de pouvoir aider.
Si tu pouvais changer quelque chose concernant l’organisation de la garde d'enfants à Barcelone, qu’est-ce que ce serait ?
De mon côté, rien. Quand je vois le bazar que c’est en France, je dirais qu’ici, c’est plutôt pas mal.
Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ta vie de famille à Barcelone malgré ces défis ?
Les moments de simplicité, quand on amène notre fils jouer à la plage, quand on se pose au soleil en terrasse pour un brunch.
C’est simple, mais on est tous les trois heureux.
Comment vois-tu l’avenir concernant l’équilibre entre ton travail, ta vie de famille et le fait d’avoir un enfant à Barcelone ?
Je pense que ça ne va aller qu’en s’améliorant. Tout est question d’expérience.
Notre fils va devenir de plus en plus « indépendant », il saura jouer seul, il aura ses activités, etc.
Petit à petit, le planning va se structurer et chaque chose aura son moment.
Je tâcherai en tout cas de toujours avoir un maximum d’équilibre possible et qu’on ait toujours des moments qualitatifs en famille !
Après, s’il y a un deuxième enfant un jour, là c’est autre chose, haha, mais on n’y est pas encore. On aura l’occasion d’en reparler 🙂
