À Barcelone comme ailleurs, les vacances d’été sont souvent synonymes de casse-tête pour de nombreux parents. Mais pour les familles monoparentales, cette période devient un véritable défi, à la fois logistique, émotionnel et financier. Entre absence d’école, casals coûteux, manque de réseau familial et peu d’aides ciblées, beaucoup de mamans (car ce sont majoritairement des mères) se retrouvent seules face à une charge écrasante.

Des vacances sans répit pour les mamans solos à Barcelone
En Catalogne, plus de 80 % des familles monoparentales sont dirigées par des femmes. Pour elles, juillet ne rime pas avec farniente mais plutôt avec stress et fatigue.
Un manque criant de soutien adapté à Barcelone
S’il existe des aides municipales pour financer les activités d’été, elles se basent uniquement sur le revenu, sans prendre en compte la réalité spécifique des familles monoparentales. Résultat : elles se sentent invisibles.
L’association « Famílies Monoparentals de Catalunya« , qui accompagne environ 150 familles, tente de compenser l’absence d’aides publiques par des espaces de jeux, des activités estivales ou des groupes de soutien entre mamans. Mais les ressources sont limitées et reposent souvent sur du bénévolat. Et toutes les mères n’ont pas la possibilité et ni la force de s’y intégrer.
L’impact sur les enfants : un enjeu majeur
L’été creuse aussi les inégalités entre enfants. Ceux de familles monoparentales participent à moins d’activités, voyagent peu, et ressentent la différence avec leurs camarades. Pour certains, cela affecte l’estime de soi. Chez les ados, la comparaison devient plus douloureuse encore.
Dans les cas les plus précaires, les enfants passent leurs journées enfermés, parfois sans repas équilibré, sans espace pour jouer ou apprendre.
C’est dans ce contexte que des initiatives comme celles de Càritas prennent tout leur sens. À travers des centres d’été accueillant environ 600 enfants, ils offrent bien plus que du loisir : un espace sécurisé, éducatif, nourrissant, animé par des éducateurs qui suivent les enfants toute l’année.
Vers une reconnaissance officielle et des aides concrètes ?
Aujourd’hui, seules 7 communautés autonomes en Espagne, dont la Catalogne, reconnaissent officiellement le statut de famille monoparentale, avec à la clé un carnet ouvrant droit à certains avantages. Mais à l’échelle nationale, il n’existe toujours pas de loi unifiée qui reconnaisse ce modèle familial et ses besoins spécifiques.
Pourtant, ce modèle est en forte progression : le nombre de femmes choisissant d’être mères seules a augmenté de 33 % en 10 ans.
Il est temps que la société et les institutions entendent ce message : élever seule un enfant demande plus que du courage. Cela exige un vrai accompagnement, des aides adaptées, et surtout, de la visibilité.