Lorsqu’un enfant est atteint d’un cancer ou d’une maladie grave, les parents font face à un double combat : celui de la maladie et celui du quotidien. Comment rester présent auprès de son enfant sans perdre totalement ses revenus ?
En Espagne, la prestation CUME (Cuidado de Menor por Enfermedad Grave) a été créée pour répondre à cette situation. Elle permet aux familles de réduire leur temps de travail tout en maintenant une partie de leur salaire grâce à une compensation versée par la Sécurité sociale.
Ce guide a été suggéré et co-écrit par Anne.
Retrouvez aussi son parcours et les démarches pour aider les familles avec un enfant en situation de Handicap.

Qu’est-ce que la prestation CUME ?
La CUME permet aux parents ou tuteurs légaux de réduire leur temps de travail de 50 % à 99,99 % afin de pouvoir s’occuper d’un enfant nécessitant une attention constante et permanente.
Cette réduction d’horaires s’accompagne d’une indemnisation financière versée par la Sécurité sociale espagnole (INSS) ou la mutuelle de l’entreprise, pour compenser la perte de revenu.
L’objectif est simple : soutenir les familles confrontées à des situations médicales graves, en leur permettant de se concentrer sur l’essentiel : le soin et le bien-être de leur enfant et cela sans subir une précarisation immédiate.
Qui gère la CUME ?
La demande de CUME suit un processus administratif précis :
Le parent informe son entreprise de la demande de réduction d’horaires.
L’entreprise transmet ensuite la demande à la mutuelle (mutua colaboradora con la Seguridad Social).
Enfin, le dossier est validé et traité par l’INSS (Instituto Nacional de la Seguridad Social).
Le versement de la prestation est ensuite assuré soit par la mutuelle, soit directement par l’INSS, selon la situation du demandeur.
Jurisprudence : une évolution favorable aux familles
Initialement, la loi exigeait que l’enfant ait été hospitalisé pour que les parents puissent bénéficier de la CUME.
Mais plusieurs arrêts du Tribunal Supérieur de Justice ont fait évoluer cette interprétation : aujourd’hui, la nécessité de soins constants et permanents suffit, même sans hospitalisation préalable.
Cette évolution permet désormais à de nombreuses familles, dont les enfants suivent un traitement lourd à domicile, d’accéder à cette aide.
Conditions pour bénéficier de la CUME
Pour l’enfant :
Être atteint d’un cancer ou d’une maladie grave listée dans le Décret royal 1148/2011.
Nécessiter une hospitalisation ou un traitement médical continu à domicile.
Fournir un rapport médical officiel justifiant la nécessité de soins directs, continus et permanents.
Pour les parents ou tuteurs :
Être salarié ou travailleur indépendant affilié à la Sécurité sociale espagnole.
Réduire son temps de travail de 50 % à 99,99 %.
Les deux parents ne peuvent pas percevoir la prestation en même temps.
En cas de refus : que faire ?
Il arrive que certaines demandes de CUME soient rejetées, souvent pour des raisons administratives ou d’interprétation médicale.
Dans ce cas, il est vivement conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit du travail ou de la Sécurité sociale.
De nombreux parents ont obtenu gain de cause en recours, notamment en présentant des rapports médicaux détaillés et en s’appuyant sur la jurisprudence récente.
« Ayant moi-même traversé cette démarche, je peux confirmer qu’un recours bien argumenté peut réellement changer la donne. » Anne
Alternative : réduction du temps de travail sans compensation
Si votre situation ne remplit pas les conditions de la CUME, sachez qu’il existe une autre option :
Les parents peuvent réduire leur temps de travail jusqu’à 50 % pour s’occuper d’un enfant de moins de 12 ans.
Cependant, cette solution n’inclut aucune compensation financière : le salaire est simplement ajusté à la baisse, proportionnellement aux heures non travaillées.
La CUME est une aide précieuse pour les parents d’enfants atteints d’une maladie grave.
Elle permet de réduire son temps de travail tout en maintenant un revenu, afin d’assurer une présence indispensable auprès de l’enfant.
Même si les démarches peuvent sembler complexes, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par des professionnels (médecins, avocats, associations de parents).
En cas de doute ou de refus, ne renoncez pas : faire valoir vos droits, c’est aussi protéger votre famille.



















